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LES INCONTOURNABLES CULTURELS D'OCTOBRE

  • Photo du rédacteur: Conditions
    Conditions
  • 17 oct. 2024
  • 5 min de lecture

Chaque mois, retrouvez une sélection d'œuvres qui interrogent les grands enjeux politiques, sociaux et environnementaux du monde d'aujourd'hui.



LES LIVRES


Notre dignité. Un féminisme pour les Maghrébines en milieux hostiles. Nesrine Slaoui. Stock, 2024, 200 pages.


Son premier roman Illégitimes, paru en 2021, revenait sur son parcours en tant que femme franco-marocaine devenue journaliste. Nesrine Slaoui fait son retour cette année avec un essai où elle explore la condition des femmes maghrébines en France.


Confrontées au racisme, au sexisme et aux stéréotypes découlant de l’époque coloniale, les femmes racisées restent des “Arabes”, des “musulmanes”, des “beurettes” ; une perception réduisant les chances de ces femmes de s’assimiler en tant que telle,  et qui parfois, va jusqu’à compromettre leur sécurité. Nesrine Slaoui présente alors une nouvelle approche intersectionnelle prenant en compte les multiples expériences et revendications des Maghrébines, qui alimentent les quelque 200 pages de cet essai.



Pop fascisme. Comment l’extrême droite a gagné la bataille culturelle sur Internet. Pierre Plottu et Maxime Macé. Divergences, 2024, 180 pages.


Dans Pop fascisme. Comment l’extrême droite a gagné la bataille culturelle sur Internet, Pierre Plottu et Maxime Macé explorent l'ascension des influenceurs d'extrême droite sur les réseaux sociaux, et leur impact sur les discours politiques traditionnels.


Analysant les stratégies de communication utilisées sur les réseaux sociaux, les deux auteurs examinent comment ces figures médiatiques parviennent à séduire un public toujours plus jeune. L'ouvrage soulève des problématiques cruciales quant à la banalisation des idées d’extrême-droite et la montée du populisme ; permises par l’avènement des réseaux comme TikTok où les contenus extrêmes échappent souvent à la régulation.



Le Livre noir de Gaza. Agnès Levallois, préface de Rony Brauman. Seuil, 2024, 272 pages.


Un an après l’attaque du Hamas ayant causé la mort d’environ 1 200 Israéliens et déclenché une guerre où 40 000 Palestiniens ont officiellement été assassinés, Agnès Levallois rassemble plusieurs dizaines de rapports d’ONG, d’extraits de discours, de témoignages et de reportages pour “commencer à faire mémoire”.


La parole est donnée aux journalistes palestiniens, seuls encore en capacité d’exercer le métier au sein de la bande de Gaza -le blocus imposé à la presse empêche quiconque de pénétrer dans l’enclave, ndlr-, et qui rendent compte des attaques contre le système de santé, les écoles, et les civils. Rony Brauman, ex-président de Médecins sans frontières, préface ce Livre noir en dénonçant les crimes de guerre commis, mais aussi en mettant l’accent sur l’indifférence occidentale face à un génocide silencié.



Les ogres. Victor Castanet. Flammarion, 2024, 416 pages.


Après la sortie des Fossoyeurs en 2022, une enquête sur les dérives du groupe Orpéa dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées (EHPAD), Victor Castanet s’attaque ‘’au premier gestionnaire indépendant français de crèches”.


Au fur et à mesure du livre, l’auteur nous plonge dans la machine People & Baby où maltraitance infantile, dettes et montages financiers deviennent les rouages essentiels de l’entreprise. Les témoignages accablent le couple Durieux, propriétaire des crèches, et leurs manigances pour rester premier, au détriment parfois, de la vie des enfants. 



LES DOCUMENTAIRES


Inde, vivre sous 50°. Arte, octobre 2024, 13min.


En 2024, les températures se sont affolées, atteignant les 50 degrés dans certaines régions  de l’Inde. Ce court reportage de 13 minutes montre la dure réalité dans les campagnes et dans les villes, où la population se bat contre la sécheresse et le stress hydrique.

L’Inde brûle, et le manque d’eau plane chaque jour un peu plus sur le pays - qui détient seulement 4% des ressources en eau du monde. Alors que cette année, le climat a causé la mort d’une centaine d’hommes et contraint des hôpitaux à ouvrir des unités dédiées aux victimes de la chaleur, des initiatives voient le jour ; à l’instar de l’ONG Mahila Sewa Trust, qui peint en blanc les toits de familles précaires afin de réduire la température des maisons.



Liban, la guerre sans nom. Arte, septembre 2024, 25min.


L’exil, la guerre, les destructions et la mort  sont devenus la malédiction des libanais.  L’histoire se répète encore aujourd’hui depuis maintenant 1 an.


Ce reportage est  une immersion au cœur de l’hôtel abandonné ‘’Montana’’ à 30 kilomètres de la frontière avec Israël. Des familles y ont trouvé refuge dans l’espoir qu’un jour, le bruit des bombes cessent et qu’un nouveau jour se lève sur le Liban. Ce huis clos dresse le portrait de Libanais qui n’attendent plus rien du pays du cèdre et qui font preuve de résilience devant cet exil forcé. Certains veulent combattre, d'autres survivre. Une guerre qui ne dit pas son nom et des habitants ballotés qui attendent un jour meilleur. 



USA, Avortement le prix de la douleur. Arte, septembre 2024, 26min.


Depuis que la Cour suprême des Etats-Unis a annulé en juin 2022 l’arrêt fédéral Roe v Wade qui garantissait le droit d’avorter sur tout le territoire, 14 États ont strictement interdit l’avortement. Si certains Etats maintiennent le droit à l’IVG, de nombreux Américains s’opposent à ce qu’ils considèrent comme un homicide.


Le reportage nous amène au cœur d’un centre d’IVG où professionnels de santé et militants pro-choice continuent de combattre une Amérique religieuse désireuse de mener chaque grossesse à terme. Depuis 2022, plus de 64 500 femmes ont déclaré être tombées enceintes après un viol : un chiffre alarmant quand on sait que le nombre d’avortements n’a pas baissé depuis juin 2022. Les associations religieuses, elles, financent de plus en plus de faux centres “d’informations à l’avortement”, un nouveau business basé sur la propagande de l’adoption, pouvant rapporter jusqu’à 19 000$.



LES FILMS


Sauvages. Claude Barras. Octobre 2024, 1h27min.


Après Ma vie de Courgette, Claude Barras revient en 2024 avec son nouveau long-métrage d’animation, Sauvages. Dans la forêt tropicale de Bornéo en Asie du sud, un peuple autochtone tente de résister à la déforestation causée par l’attrait des entreprises pour les palmiers à huile.


L’histoire, accessible aux adultes comme aux plus jeunes, c’est aussi celle des orangs-outans menacés de disparition. Aucun thème n’est laissé de côté par Claude Barras qui aborde aussi bien le harcèlement et le mépris que la colonisation ou les nouvelles technologies. Véritable ôde à la protection de la nature et des droits humains, Sauvages tire la sonnette d’alarme et rappelle l’urgence de lutter contre l’exploitation des ressources et la disparition des espèces, le tout avec légèreté et humour. 



L’Histoire de Souleymane. Boris Lojkine, avec Abou Sangare, Alpha Oumar Sow, Nina Meurisse. Octobre 2024, 1h34min.


Le film raconte l’histoire de Souleymane, un guinéen à Paris qui jongle entre la vie de clandestin, les soupes populaires et son travail de livreur Uber en attendant d’être régularisé. Il s’inspire directement de la vie de l’acteur principal, Abou Sangare, qui a reçu cette année le prix du meilleur acteur à Cannes.


Il a lui aussi traversé la Méditerranée dans l’espoir d’une vie meilleure. Son parcours semé d'embûches résonne particulièrement dans ce rôle, et témoigne de la précarité dans laquelle sont les demandeurs d’asiles en France. Le  film se veut être un miroir du combat de l’acteur pour être régularisé, ayant lui-même essuyé 3 refus de demandes de visa depuis qu’il est arrivé en France il y a 6 ans.  Mais début août, le préfet de la Somme a sollicité un réexamen de sa situation, montrant l’inégalité d’une administration à deux vitesses, plus réactive quand l’opinion publique s’en mêle. 



Les graines du figuier sauvage. Mohammad Rasoulof, avec Misagh Zare, Soheila Golestani, Mahsa Rostami. Septembre 2024, 1h47min.


Mohammad Rasoulof a été condamné à huit ans de prison par l’Iran début mai, le poussant à fuir son pays. Connu pour son engagement contre le régime iranien, son film relate des manifestations survenues en Iran depuis la mort de Mahsa Jina Amini en septembre 2022.

Le thriller suit l’histoire d’Iman, nouveau juge d’instruction au tribunal révolutionnaire de Téhéran, et de ses deux filles, Rezvan et Sana, engagées dans le mouvement et soupçonnées par leur père d’avoir volé son arme de service. Si le réalisateur inclut des images tournées au portable des manifestations et de la répression en Iran, l’accent est lui réellement mis sur l’impact psychologique du mouvement Femme, Vie, Liberté, autant sur celui qui le combat que sur celles qui le soutiennent. 




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